Je regarde la télévision, j'écoute la radio. Et puis, j'entends cette pub qui n'en finit pas où le speaker parle tellement vite que c'est dur de tout intégrer ... Facile : c'est une pub pour un médicament !
Seuls deux pays au monde autorisent les laboratoires pharmaceutiques à faire la publicité de leurs produits directement aux consommateurs (tv, radio, internet, presse papier, etc) : les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande. Aux Etats-Unis, la FDA (Food & Drug Administration) contrôle le message de ces pubs pour éviter qu'elles ne soient fausses ou mensongères.
En ce moment, les sujets en vogue sont dépression, ostéoporose, arthrite, insomnie, allergies, troubles de l'érection, fuites urinaires, diabète.
La pub commence par décrire les symptômes puis les bénéfices du médicament en question et conclut par les contre-indications et effets secondaires. Ces deux derniers monopolisent environ les deux tiers du temps. Dans une étude menée en 2007, il est cité qu'un Américain regarde en moyenne 16 heures par semaine de pubs liées aux médicaments. L'étude montre que les publicités n'ont aucune valeur informative, ne décrivent pas les personnes à risque pour telle maladie et ne parlent pas d'alternatives non médicamenteuses telles qu'un changement de style de vie (habitudes alimentaires, exercice physique, etc.).
Régulièrement, le débat sur la suppression ou non de cette publicité pour médicament est remis sur le tapis :
CONTRE la pub
- Les Américains pensent qu'ils sont plus malades qu'ils ne le sont en réalité et prennent en conséquence trop de médicaments
- La pub pousse à l'auto-diagnostic
- Ces pubs directement aux consommateurs, comme la plupart des pubs, utilisent des tactiques marketing qui manipulent, créent de fausses impressions et trompent les consommateurs au lieu de les éduquer
- Les consommateurs décident des médicaments qu'ils veulent basé sur l'efficacité de la pub plutôt que sur l'efficacité du médicament
- La pub pousse les consommateurs à exiger auprès de leur médecin des médicaments qui ne leur sont pas adaptés voir néfastes, conduisant ainsi à une société sur-médicamentalisée et en mauvaise santé
- Les laboratoires pharmaceutiques sont des sociétés à but lucratif. Ces labos font de la pub dans le seul but d'accroître leurs profits et non pas d'améliorer la santé publique
- Le coût de la publicité est répercuté sur le prix des produits aux consommateurs
- Les effets secondaires potentiellement dangereux ne sont pas assez détaillés dans les publicités. Le consommateur moyen ne peut pas rechercher toutes les études scientifiques réalisées pour évaluer l'efficacité de nouveaux médicaments. Les patients demandent des médicaments à leur médecin avec peu d'information médicale pertinente
- Les patients qui voient des pubs pour les médicaments peuvent perdre confiance en les médecins et les établissements médicaux
- Les pubs pour médicaments ne sont pas suffisamment bien contrôlées par la FDA pour qu'elles ne soient ni fausses ni trompeuses. La FDA a été critiquée par le GAO (Government Accountability Office) pour son inaptitude à passer en revue toutes les pubs adéquatement
- La publicité des médicaments directement aux consommateurs nuit à la santé publique en prônant l'utilisation de médicaments comme première réponse à un état médical qui pourrait être résolu autrement comme un régime, de l'exercice physique, un réduction du stress ou d'autres mesures préventives
- Les médecins peuvent perdre des patients s'ils refusent de leur prescrire les médicaments réclamés car vus à la télévision ou entendus à la radio. En conséquences, certains médecins prescriraient les médicaments demandés par leurs patients juste pour qu'ils reviennent consulter chez eux
- Certains patients pourraient entendre les nombreux effets secondaires cités dans un pub à propos de leur traitement en cours et ainsi renoncer à le prendre, ne réalisant pas que tout médicament a des effets secondaires. Les patients ont besoin d'entendre le rapport risques/bénéfices qui n'est pas présenté dans les pubs
- Regarder ces pubs est gênant, désagréable voire répugnant, ou tout simplement déprimant
- Les personnes prenant déjà ces médicament n'aiment pas être forcées à repenser sans cesse à leur maladie en regardant le JT ou un film
POUR la pub
- L'information ne tue pas
- Certains Américains qui vont rarement voir un médecin peuvent reconnaître des symptômes et ainsi consulter un médecin pour ces mêmes symptômes
- Ce n'est parce quelqu'un va voir/entendre une pub qu'il va se précipiter chez un médecin. Ces informations sont accessibles
- Cette pub est profitable aux laboratoires pharmaceutiques qui gagnent $4 pour chaque dollar dépensé en pub. Les labos ont le droit comme les autres sociétés de faire du profit.
- Sans ces profits gagnés via la pub, les labos auraient moins de moyens pour la R&D
- Les labos ont besoin de ces profits pour rester compétitif face aux firmes de médicaments génériques qui n'ont pas de dépenses de R&D
- La FDA supervise déjà ces pubs. Aucun autre contrôle n'est nécessaire
- Faire de la pub est une sorte d'expression et devrait être protégé par le Premier Amendement. Toute loi interdisant la publicité de médicaments auprès des consommateurs violerait la constitution américaine
- La pub de médicaments directement auprès des consommateurs utilise des agences de pub, des sociétés d'équipement audio/video, des graphistes, des agences de RP, etc. Ainsi, ces pubs fournissent du travail à des milliers de personnes et aident l'économie en général
- Les hôpitaux, médecins, mutuelles peuvent elles faire de la pub directement aux consommateurs. C'est donc équitable que les laboratoires pharmaceutiques puissent en faire également
- Les personnes prenant un traitement dont elles sont déçues veulent connaître les alternatives qui existent sur le marché
- Certains médecins ne prennent pas le temps d'énoncer tous les effets secondaires lors de la consultation et/ou les patients ne lisent pas les notices des médicaments
Un petit exemple de pub à l'adresse suivante : http://www.youtube.com/watch?v=OTZvnAF7UsA&NR=1
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